Btn retourL’Église Sainte Madeleine après 1900

La quatrième église :

C’est l’église actuelle qui a été bâtie à partir de 1904.020 L’église constituant alors un danger réel pour les paroissiens, un arrêté préfectoral autorise de la démolir partiellement le 28 mars 1899.
Dans une lettre cosignée de M le Maire et de M le Curé, par le Conseil de Fabrique, un appel à souscription est lancé pour une reconstruction.


021 Pere FaivreLe père Hubert Faivre est nommé dans la paroisse le 31 juillet 1900. Il se met aussitôt à l’ouvrage pour reconstruire l’église.
Il entreprend la levée des fonds pour cette reconstruction.
Pour communiquer avec les paroissiens, il publie un bulletin mensuel. Une souscription est ouverte et dans chaque numéro le nom des donateurs et le total des sommes recueillies sont publiés.

L’abbé Nassoy, un de ses successeurs, en parlera en ces termes : « Et chaque mois, le bon curé, aussi dynamique que fort capable, sollicite les uns ou les autres, tantôt ses confrères, tantôt les commerçants ou bien les paroissiens d’été. C’est un excellent prédicateur. Il monte dans les chaires des paroisses voisines, y compris à Paris, à la Madeleine ! Il écrit et fait jouer un mystère de Noël « interprété plus de 300 fois à Paris ou en province, rien que pour l’année 1901. Il fait des conférences sur la chevalerie, la Divine Comédie, Jeanne d’Arc etc. une séance coûte 80F soit 4 Louis, soit 16 000AF. Tout ceci au profit de son église.
Et avec cela un brin méfiant ce cher curé, quand après avoir glané, il revenait par le dernier train, ses poches pleines de sous ou de Louis, il se faisait toujours accompagner par son sacristain ou même par la fille de ce dernier, si universellement connue dans le quartier : les « tire-laine » n’avaient qu’à bien se tenir ! »

Le premier bulletin paroissial paru en 1900

Le projet de reconstruction de l’église y est annoncé et relancé.
Pour « attirer la protection de la Sainte Vierge sur cette œuvre importante », on récite le chapelet toute une matinée du dimanche du Rosaire.

Bulletin 1901 jyr

Une souscription est ouverte. Dans chaque numéro du bulletin paroissial, les noms des donateurs et le total des sommes recueillies seront publiés.

 

Les différentes étapes de la reconstruction de l’église Sainte Madeleine

Démolition de l’ancienne église

Le 28 mars 1899 l’ancienne église qui était vétuste, est démolie ne laissant que le clocher et le chœur.
Compte rendu des séances du conseil municipal concernant la démolition.

Anciennes eglises jyr

Construction de la nouvelle église :

Manifestations organisées par le prêtre pour recueillir des fonds.

En 1901

Doc souscription 1 2 3 jyr Doc souscription 4 5 6 7 jyr

Choix de l’emplacement et position

43De nombreuses discussions ont eu lieu pour décider de l’emplacement de la nouvelle église.44Le 17 mai 1901, son emplacement est enfin défini.
Le bâtiment sera perpendiculaire à la rue avec portail et clocher donnant sur la place.
Seul petit inconvénient, il rognera un peu le logement de l’institutrice qui sera cependant modifié à peu de frais.

Dans une lettre à l’évêque, l’abbé Faivre décrit l’état de la paroisse en mai 1901.
L’église ne peut contenir que 250 personnes. La nef est à ciel ouvert. L’église s’avère trop petite pour une population allant de 1800 habitants en hiver à 2200 en été. Il faut construire une nouvelle église.

En 1902 

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48 49 50 51

En 1903

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 Adjudication administrative le 1er avril 1903

56a

 

Le 1er avril 1903, c’est l’adjudication administrative : marché entre l’administration et un particulier dans des conditions de publicité et de concurrence (l’administration achète à celui qui fait le rabais le plus intéressant en respectant le cahier des charges).
Des entreprises franconvilloises sont choisies pour les travaux. Mr Bombe s’occupera de la menuiserie et de la quincaillerie. Mr Gohier de la couverture et de la plomberie.

Les différentes étapes de la reconstruction :

Les décisions de la municipalité :

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Pose de la première pierre

Le 14 Juin 1903 c’est enfin la pose de la première pierre avec beaucoup de cérémonie. La présence de l’évêque de Versailles, des doyens de Montmorency et Argenteuil, du maire et du Conseil Municipal au grand complet et de nombreuses autres personnalités montre l’importance de cet évènement. Des invitations officielles sont envoyées…

La presse se charge aussi de relayer l’information. Cet article témoigne de l’ambiance politique nationale, hostile aux catholiques et de la formidable détermination des chrétiens à bâtir leur église. Cette construction n’est pas seulement la volonté des chrétiens franconvillois, mais devient un symbole pour toute la région, y compris Paris, de vitalité de la communauté

Le bulletin paroissial de juillet 1903 fait état de la cérémonie et des discours des différentes personnalités.


En 1904

10 juin 1904 : Invitation à la bénédiction solennelle de la nouvelle Église Sainte Madeleine.

19 juin 1904 Bénédiction de la 1ére tranche de l’église 

Le 19 juin 1904 la bénédiction de la nouvelle église est l'occasion d'une fête mémorable. Il s'agit en fait d'une première moitié de l'édifice accolée à ce qui reste de l'ancienne église. Ainsi le chœur, le transept, la première travée de la nef et la sacristie sont terminés. Des ornements de valeur sont offerts à l’église : chapes brodées, aube de dentelle, grille de la table de communion, autel pour la chapelle de la Vierge. Parmi ces offrandes, un tapis en petits carrés pour le chœur confectionné par des Franconvilloises et le vitrail de la Vierge aux yeux baissés (ci-dessous). Le tapis se trouve de nos jours dans l'oratoire de l'église Notre-Dame des Noues. Le vitrail est toujours dans le transfert gauche de Sainte-Madeleine.

Le bulletin de juin 1904 fait état des nouveaux bienfaiteurs qui offrent les éléments indispensables à la liturgie.

Le 19 juin 1904 a lieu la bénédiction de la première tranche de l’église par Mr le Doyen de Montmorency.

M. le curé Faivre prononce un long discours où il laisse percer son affliction quant aux difficultés que connaît alors l’Église face à l’État. Il explique que le choix du style roman pour la nouvelle église illustre cette situation. 

« Le roman convient mieux ce me semble, à l’état actuel de l’Église militante. Sévère comme la pénitence, austère comme la douleur, il est peut-être plus humain que le gothique. »
« Tel que vous le voyez ici, avec des voûtes pleinement arrondies, avec les ornements discrets des chapiteaux, il se prête admirablement à l’expression de l’épreuve chrétienne faite de patience, de courage et d’espérance. »
« Quoi qu’il en soit honneur à Lucien Roy, véritable artiste, qui, avec autant d’intelligence que d’habileté, a su concevoir cet édifice, de telle sorte qu’il réponde d’une part à sa noble mission et qu’il symbolise d’autre part l’état de l’Église de Dieu dans les temps présents ! »

État des comptes

Ce sermon lui vaut de nombreux dons, l’état des sommes recueillies passe alors de 83 368 F. à 85 116,70 F. La somme totale est réunie !
Un banquet est donné après l’office dont voici le menu superbement ornementé.

Le bulletin paroissial de juillet 1904 relate l’évènement.

Extrait de La Croix de Paris, 21 juin 1904..

28 juillet 1904 Invitation manuscrite du curé par le maire à la distribution des prix des écoles laïques. Ce petit mot montre la volonté de certains citoyens franconvillois de voir s’installer la Séparation de l’Église et de l’État et donc d’écarter le Curé de la vie laïque de la commune. Elle montre également la ténacité du maire qui tient à préserver une entente cordiale.

 « Transcription » du manuscrit :

Franconville le 28 juillet 1904
Monsieur le Curé
Je suis allé mardi dernier au presbytère dans l’espoir de vous rencontrer, d’abord pour vous remercier de l’offrande que vous avez bien voulu faire pour les prix de la fête et vous inviter à la distribution des prix qui doit avoir lieu dimanche prochain.
Malgré les protestations qui sont faites contre la présence du Curé en cette fête de l’enfance et les menaces proférées à ce sujet, je prendrai sous ma responsabilité ce qui pourrait arriver de désagréable.
Veuillez agréer, Monsieur le Curé, l’assurance de mes meilleurs sentiments.
Le Maire
T Lucas

En 1905

En 1905 on détruit ce qui reste de l'ancien édifice. Seuls subsistent le maître autel, le vitrail du chœur, les fonds baptismaux et les cloches qui ont été déposées provisoirement.
L'abbé Eugène Delle succède à l’abbé Faivre. Les travaux reprennent en 1912. En hommage, l'abbé Delle fait représenter Saint Hubert à l’effigie de son prédécesseur dans un vitrail à droite de la nef. Mais la grande guerre va à nouveau tout arrêter en 1914. Le curé de Franconville s'occupe aussi de la paroisse du Plessis-Bouchard dont le prêtre est mobilisé. Pendant toute la guerre l'église reste en chantier, on se contente d'un local exigu, sans portail, sans clocher et sans sonnerie. En 1915 une souscription est ouverte pour que les noms des soldats morts au champ d'honneur soient gravés sur une plaque de marbre. L'abbé Teissandier succède à l'abbé Delle. Il prend possession du presbytère avec son vicaire en 1938, le presbytère est encore en service. L’abbé Faivre organise de nombreuses séances sur le thème de l’église et de la chevalerie à Asnières, Franconville, Argenteuil.

Les articles de presse élogieux en font état.

Une contribution très démocratique et équitable est lancée pour la réalisation d’un tapis pour le chœur de l’église.

Les travaux de reconstruction

Les travaux reprennent en 1912 et sont interrompus par la guerre, ils reprennent lentement et enfin elle sera terminée mais n’aura pas de clocher.

1908

Description architecturale de l’église

Édifice orienté au Sud-Est, construite selon un plan longitudinal, divisé en une nef principale et deux bas-côtés, terminé par un chevet polygonal.
Tour-clocher intégrée à l'édifice, flanquant la façade antérieure et coiffée d'une flèche.
Façade principale desservie par une volée d'escaliers, percée d'un portail pourvu d'un tympan en plein-cintre vide et flanquée de deux contreforts.
Trois baies en plein-cintres ornant le centre de la façade, intégrées sous un arc en plein-cintre. Pignon de forme triangulaire agrémenté d'une horloge.
Tour-clocher flanquant le mur Est de la façade, percée de petites ouvertures superposées, et en partie supérieure deux plus grandes ouvertures en plein-cintre. Toit en bâtière couronné d'un épi de faîtage en forme de coq.
Édifice bâti en pierre.

Époque et styles

XX ème Néo-roman

« Tel que vous le voyez ici, avec des voûtes pleinement arrondies, avec les ornements discrets des chapiteaux, il se prête admirablement à l’expression de l’épreuve chrétienne faite de patience, de courage et d’espérance ».
« Quoi qu’il en soit l’honneur à Lucien Roy, véritable artiste, qui, avec autant d’intelligence que d’habileté, a su concevoir cet édifice, de telle sorte qu’il réponde d’une part à sa noble mission et qu’il symbolise d’autre part l’état de l’Église de Dieu dans les temps présents ! ».
 

Principales étapes de construction

La pose de la première pierre de l'église a lieu le 14 juin 1903. Le 19 juin 1904, l'église est bénite. Cependant, seule la première moitié de l'édifice est construite.
En 1905, les restes de l'ancien édifice sont détruits et les travaux reprennent en 1912. Le Premier Conflit Mondial interrompt les travaux une nouvelle fois. 
L'église ne sera achevée qu'en 1955 par l'édification de sa tour-clocher et sa nouvelle cloche.
En 1963 la grande verrière à la gloire de Notre-Dame est réalisée.
En 1964, le toit de la tour-clocher est couronné d'un épi de faîtage. 

Histoire et dates importantes

Cette église s'élèverait à l'emplacement d’une église datant du XVe siècle qui menaçait ruine.Au début du XIXe siècle, le culte est rétabli dans l'église, mais celle-ci est dans un mauvais état de conservation. La commune prend alors en charge les réparations.
En 1814, lors de l'occupation de la ville par les troupes étrangères, un magasin de ravitaillement est installé le long de l'église et dans le cimetière, qui est alors abandonné et déplacé. Le nouveau cimetière est béni en 1813. 
En 1852, la tour-clocher est refaite. Cependant, la charge est trop lourde et les assises ne supportent pas le poids.
En 1875, un maître autel est offert à l'église par une famille de paroissiens, tout comme un vitrail représentant Sainte-Madeleine en 1886.
A la fin du XIXe siècle, l'église est dans un piteux état et un Comité pour la reconstruction de l'église est créé. Certaines consolidations sont réalisées, mais des conflits internes mènent à l'autorisation de la démolition de l'église par le préfet en 1899.
Dès 1900, la décision de reconstruire une église est prise et menée de manière déterminée par l'abbé Faivre. Le projet retenu sera celui de Lucien Roy, architecte du Diocèse de Versailles.
Une souscription est menée par le curé, l'abbé et les paroissiens.
La première pierre est posée en 1903.

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Sources
ADVO (registres paroissiaux)
Archives Municipales
Archives paroissiales
Franconville La Garenne par Henri Mataigne
Livre en passant par Franconville
Internet
Collection cartes postales et photographies Ywan Kutelmach
Réalisation au sein de l’AEPPF par l’équipe Cultuel (Fernand Menigoz, Ywan Kutelmach, Jean Pierre Verschaeve.